Nos choix alimentaires ne sont pas seulement très personnels, nous sommes si nombreux à profondément croire à ce que nous mangeons et comment nous mangeons que cela peut devenir une sorte de religion ou de spiritualité nutritionnelle. Les plaisanteries et débats nutritionnels abondent ; « La santé dans l’assiette » (Forks over Knives) ou le régime paléo au lieu du véganisme. Mais curieusement, il n’existe pas de recherche définitive pour nous dire qu’une forme d’alimentation est meilleure qu’une autre.
Dans notre quête de matérialisation nutritionnelle, ne perdons-nous pas en fait notre capacité à savourer et à célébrer la nourriture ? Peut-être que toute cette attention portée vers notre alimentation détourne notre attention ailleurs que vers des sujets qui importent vraiment dans notre quête de la santé véritable ?
1. Il n’y a pas de « bonne façon » de manger
Même si ça peut être difficile à croire, il n’existe pas (encore) de corps de recherche qui affirme qu’une manière de manger soit plus saine qu’une autre. Des aliments crus au véganisme, du régime paléo à la limitation des glucides, chaque groupe de consommateur fait des déclarations téméraires, mais ignore en fin de compte ce qu’il faut manger pour jouir d’une vie longue et en bonne santé.
Même s’il existe plusieurs études qui suggèrent qu’une manière soit meilleure qu’une autre, tant qu’il n’existe pas d’études sur le long terme, sur l’ensemble de la population et qui peuvent être répliquées… Préférer la fourchette au couteau pourrait être un choix de style de vie, mais il n’est pas (encore) basé sur une recherche solide et fiable.
2. L’attention portée sur l’alimentation empêche l’attention portée sur la véritable santé
La peur sociale du gras, du sucre et du sel couplée aux taux d’obésité en hausse ont mis le feu aux poudres aux programmes de promotion de la santé dans nos communautés, écoles et foyers. Il existe de nombreux professionnels de la santé qui suggèrent que placer autant d’attention sur la nourriture pourrait mener à une augmentation des troubles de l’alimentation, de l’anxiété et du stress placé sur ce que nous mangeons.
Il serait peut-être temps d’inspirer à fond et de considérer ce que nous savons sur la santé sociale, spirituelle et émotionnelle en plus des autres facteurs qui contribuent à notre santé physique (comme la gestion du stress et la santé mentale). Si nous remettons la nourriture en perspective, nous laissons de la place aux autres composants importants de la santé, comme par exemple la hausse des cas de dépression et d’angoisse.
3. Savourer la nourriture entraîne une meilleure santé
À quand remonte la dernière fois où vous avez mangé votre malbouffe préférée sans éprouver petite pointe de culpabilité, de honte ou de dégoût de soi ? Bien que de nombreux chercheurs alimentaires et nutritionnistes se penchent principalement sur la science de manger pour être en bonne santé, il ne faut pas non plus oublier l’importance de manger par pur plaisir.
Soyons clair, je n’encourage pas à sortir manger de la malbouffe constamment, mais je souligne que stresser sur les aliments que nous mangeons peut annuler les bienfaits de les manger. L’acte de la pleine conscience (être présent avec les aliments que nous mangeons) peut également améliorer notre plaisir et notre appréciation de la nourriture pour ce qu’elle nous offre. Certains aliments peuvent nous aider à promouvoir notre santé (p.ex. le chou frisé), tandis que d’autres sont essentiels pour promouvoir notre bien-être (p.ex. cookie aux pépites de chocolat fait maison).
4. La nourriture joue un rôle important dans la culture et la famille
Un facteur important qui manque dans le débat de promotion de la santé et de la nourriture est le rôle important que la famille et la culture jouent dans notre alimentation. C’est une chose de dénoncer les glucides, mais une autre si vos antécédents familiaux se basent sur les joies des pains faits maison, des dîners de pâtes ou des pierogi baignés dans de la vraie crème aigre.
Il faut établir un équilibre entre manger sainement et respecter les valeurs et la culture familiales. La culture alimentaire influence les groupes sociaux et les identités personnelles, et retirer certains aliments en raison de « risques de santé » qui ne sont pas souvent soutenus par suffisamment de recherche pourrait causer plus de stress que de savourer des viandes grasses trempées dans des sauces épaisses.
5. La nourriture nous lie les uns aux autres
C’est difficile de nommer un seul évènement social qui n’implique pas de nourriture. Des dîners de Pâques aux fêtes de Thanksgiving et aux anniversaires et autres… tout tourne autour de la nourriture. Pour quelqu’un qui essaye de faire régime ou d’éliminer certains groupes alimentaires, il devient plus difficile (et plus stressant) de se lier socialement aux autres sans avoir peur de tomber du train.
Mais avec tout ce que nous savons sur les bienfaits des connexions sociales sur la santé, cela vaut-il la peine d’éviter certains aliments au nom de la perte de poids, d’une meilleure santé ou d’une espérance de vie prolongée ? Si l’isolation sociale a un lien avec l’affaiblissement immunitaire, avec la dépression et une moins bonne qualité de vie, il serait peut-être dans notre intérêt d’abandonner le chou frisé et de prendre un morceau de ce gâteau au nom de la véritable santé.
6. L’équilibre est la clé
En fin de compte, avec tout ce que les scientifiques de la nutrition ignorent encore à propos de la santé et de la nutrition, le message reste clair, simple, et pas très excitant. Nous avons tous déjà entendu le message des professionnels de la santé, des nutritionnistes et même de nos mères, mais nous sommes nombreux à l’avoir oublié en chassant le rêve d’une apparence plus jeune et d’une silhouette plus mince.
En matière de santé, manger en modération et de manière équilibrée est vraiment la clé. Choisir un large éventail de légumes, de viandes ou d’alternatives de viandes tout en limitant les aliments transformés (et en mangeant de la malbouffe avec modération) encourage la santé tout en nous permettant de savourer nos aliments préférés et d’être plus amusants aux soirées !