La peur serait l’émotion la plus puissante de l’humanité. Plus puissante même que l’amour. Notre survie en dépendrait. La peur est déclenchée par la partie la plus primitive de notre cerveau. La partie responsable de la vigilance et de la protection contre le danger. La sécurité. La survie. La peur sous la forme de la réponse de la lutte ou la fuite au stress trouve son origine chez nos premiers ancêtres, lorsqu’ils étaient confrontés à un danger mortel.
Lorsque l’homme des cavernes se retrouvait face à un tigre à dents de sabre, sa réponse de lutte ou de fuite était déclenchée. Son rythme cardiaque s’accélérait, pompant de l’oxygène vers ses muscles, sa respiration s’accélérait, le sang était dévié du cerveau et des organes vers ses muscles, et de l’adrénaline était libérée dans sa circulation sanguine. Toutes ces choses survenaient afin qu’il puisse choisir soit de se battre, soit de s’enfuir. Nous n’avons plus de tigres à dents de sable à confronter. Cependant, de nos jours, ce sont souvent nos peurs irrationnelles qui nous poussent à nous cacher. Regardons quels sont ces facteurs qui motivent le plus la peur humaine…
1. Peur de l’échec
La peur de l’échec ou l’atychiphobie peut être si paralysante qu’elle peut vous empêcher d’avancer dans la vie et d’atteindre vos objectifs. Les personnes qui souffrent de cette phobie sapent souvent – et inconsciemment – leurs propres efforts pour éviter la déception ou l’échec. De nombreuses personnes qui grandissent avec des parents trop critiques maintiennent ce sentiment d’humiliation et cette négativité en eux durant leur vie adulte. Cette phobie peut se présenter sous la forme d’une réluctance à tester quelque chose de nouveau, d’auto-sabotage, d’angoisse, d’une faible estime de soi et de perfectionnisme.
La peur de l’échec peut agir comme catalyseur de maladies mentales comme le trouble de l’anxiété, la dépression ou le trouble obsessionnel-compulsif. Certaines personnes ayant peur de l’échec peuvent apparemment réussir dans un domaine comme l’accumulation de richesses, mais souffrir dans le domaine relationnel. Elles peuvent être incapables d’équilibrer leur vie professionnelle et personnelle ; elles ne connaissent jamais le bonheur malgré la quantité d’argent accumulée.
2. Peur du succès
Pour certaines personnes qui souffrent de trouble de stress post-traumatique, le sentiment d’excitation associé à la réussite ou au succès peut être dérangeant en raison de sa similarité avec les sentiments expérimentés durant leur traumatisme passé. Cela peut les mener à éviter toute sorte d’excitation ou de circonstances induisant de l’excitation dans leur vie afin de maintenir un sens de sécurité et de calme.
Certaines personnes ont également peur du succès en raison des messages contradictoires envoyés par la société au sujet de ceux qui réussissent. Le succès a été lié à des émotions négatives comme la compétition, l’envie ou le mal. D’autres pourraient avoir internalisé les abus verbaux s’ils ont été traités de « perdants » ou ne sont tout simplement pas grand-chose à leurs yeux. En conséquence, ils se conforment à ces attentes faibles.
3. Peur de mourir
La peur de mourir (thanatophobie) est une peur anormale et persistante de sa propre mortalité, qui entraîne de l’anxiété grave et de la détresse. Les personnes âgées qui n’ont pas beaucoup d’ego ou qui souffrent de multiples problèmes physiques et psychologiques connaissent souvent une anxiété liée à la mort plus importante. Les jeunes peuvent également être affectés.
Chez certains, la peur d’une mort future peut atteindre un niveau dramatique qui se manifeste par l’incapacité à profiter pleinement de l’instant présent. D’autres variations de cette crainte incluent la peur de mourir seul, la peur de mourir dans la douleur ou la peur de mourir sans avoir toute sa tête.
4. Peur de l’engagement ou de l’intimité
Environ 17 % des adultes souffrent d’une certaine peur de l’intimité ou de la proximité dans leurs relations. Ce motif subconscient d’interaction trouve son origine dans des réactions biologiques ancrées dans le cerveau et associées à certaines pratiques parentales durant l’enfance. Les personnes qui souffrent de cette phobie ont souvent grandi avec des parents dédaigneux ou qui les ont rejetés ; elles n’ont pas été capables de remplir leur besoin essentiel de sentir qu’elles étaient en sécurité durant leur enfance. Les parents peuvent s’être moqués de ce besoin de l’enfant en le présentant comme une faiblesse ou en utilisant la culpabilité pour le contrôler (par exemple « les garçons ne pleurent pas »).
Lorsqu’un enfant est incapable d’exprimer ses émotions et qu’un parent réagit en faisant preuve d’intolérance, de rejet ou en punissant, l’enfant n’a plus qu’une seule option : éviter toutes les émotions négatives et le désagrément qui les accompagne. À l’âge qu’adultes, ces enfants ignorent les signes de la société qui les marginalisent et les rejettent. L’intimité des relations personnelles peut créer une vulnérabilité et la possibilité de rejet ou de blessure ; elle est donc souvent évitée dans sa globalité par les personnes qui souffrent de cette peur.
5. Peur des araignées
L’arachnophobie est une peur intense et irrationnelle des araignées. C’est l’une des phobies les plus anciennes et les mieux connues. Certains scientifiques ont même mis en place la théorie que l’arachnophobie était une peur évolutive qui s’était développée au fil des siècles pour nous protéger. Et ce en raison du fait que de nombreuses araignées sont venimeuses et peuvent entraîner infection, maladie ou décès.
Des chercheurs du Royaume-Uni ont découvert qu’environ 32 % des femmes et 18 % des hommes exprimaient des sentiments d’angoisse ou de peur extrême quand ils étaient à proximité d’araignées. Les causes de l’arachnophobie peuvent inclure une réponse apprise (avoir témoigné de la phobie de quelqu’un d’autre), un déséquilibre chimique dans le cerveau ou un traumatisme impliquant des araignées.
6. Peur de voler
La peur de voler est la peur de se retrouver à bord d’un hélicoptère ou d’un avion qui vole. Cette peur peut être l’adoption de la réaction de quelqu’un qui a une peur similaire ou une réponse développée à la suite d’un évènement traumatique en vol. Par exemple, si durant un vol, des turbulences extrêmes ont nécessité un atterrissage d’urgence, une personne peut développer de l’anxiété ou la peur de voler à l’avenir.
Statistiquement, l’avion est le mode de transport le plus sûr. Un autre facteur qui peut avoir un rôle dans cette peur irrationnelle est que les êtres humains ne peuvent pas naturellement voler. Nous sommes des créatures terrestres, habituées à avoir les deux pieds sur terre à tout moment. Tomber déclenche une impression de vulnérabilité et de perte de contrôle. Voler n’est pas naturel et peut exacerber nos sentiments de perte de contrôle et d’anxiété.
7. Peur de parler en public
La glossophobie est la peur de parler en public. Elle peut affecter beaucoup de personnes différentes. Cette phobie peut se manifester sous la forme d’une peur complète à s’exprimer, d’une peur de parler devant d’autres personnes ou du trac des acteurs et des musiciens qui peut devenir une peur de la scène. Les symptômes peuvent inclure de l’anxiété extrême, de la panique avant de parler à un groupe de personnes ou à la simple pensée d’avoir à le faire. Des symptômes physiques, verbaux et non-verbaux peuvent se présenter.
Les symptômes physiques associés à la peur de parler en public peuvent inclure nausée, transpiration, bouche sèche, hypertension, tension musculaire et accélération du rythme cardiaque. Certains symptômes verbaux peuvent inclure pauses d’orateur, voix tremblante, bégaiement ou incapacité totale de parler. Les chercheurs ont estimé que plus de 75 % des gens ont un certain degré d’anxiété pour parler en public, et la plupart ont plus peur de parler en public que de la mort.
8. Peur des hauteurs
L’acrophobie est une peur irrationnelle de l’altitude. Cette phobie trouve son origine dans un mécanisme de défense pour nous empêcher de faire des choses comme sauter d’une falaise. Mais dans des cas extrêmes, cette phobie peut être débilitante et nous figer. Par exemple, certaines personnes expérimentent une anxiété extrême et handicapante à la simple pensée de monter sur une échelle ou de monter sur le toit.
Ces activités peuvent être parfaitement sûres si elles sont effectuées avec prudence. Cette phobie irrationnelle affecte des milliers de personnes. Jeunes, âgées, hommes ou femmes. Des célébrités affligées par cette phobie incluent Whoopi Goldberg, John Madden et Woody Allen. Donc si vous souffrez d’une peur de l’altitude, vous serez soulagé de savoir que vous n’êtes pas seul.
9. Peur du noir
Cette peur irrationnelle est commune chez des millions d’enfants qui commencent à s’angoisser lorsque les lumières s’éteignent à l’heure du coucher. Selon le Dr Jenn Breman, « La peur du noir a tendance à évoluer au moment où les enfants ont l’âge d’avoir un sens de l’imagination. » Cela survient habituellement entre les âges de 2 et 3 ans. À cet âge-là, les enfants ont du mal à distinguer la fantaisie de la réalité.
Durant la nuit, il y a moins de stimulation pour occuper l’esprit et l’imagination a le champ libre. C’est le moment où ils peuvent visionner des monstres sous le lit ou dans l’armoire, prêts à les dévorer dès que l’obscurité tombe. Laisser une lumière allumée dans le couloir ou une veilleuse dans la chambre peut aider les enfants. Restreindre le temps passé à regarder la télévision et surveiller attentivement ce que les jeunes enfants regardent peut également réduire les peurs nocturnes.
10. Peur du rejet
La peur du rejet est une phobie humaine profondément ancrée et qui peut être problématique. Les êtres humains ont besoin d’être acceptés et ce besoin primitif de base est inscrit dans notre survie en tant qu’espèce. Les enfants qui grandissent dans des familles dysfonctionnelles peuvent aller jusqu’à des extrêmes malsains pour être acceptés par leurs semblables ou des partenaires sentimentaux. Ils souffrent habituellement d’une faible estime de soi et de la peur d’être ostracisés ou rejetés. Ils imaginent des conséquences catastrophiques qui résultent de l’impossibilité à s’intégrer. La réponse au stress de la lutte ou de la fuite peut se manifester, les forçant alors à prendre des risques dangereux ou extrêmes pour éviter d’être rejetées par leur cercle social.
D’un autre côté, s’ils deviennent « collants » ou qu’ils exagèrent, ils peuvent par inadvertance causer ce rejet, qu’ils tentent pourtant ardemment d’annuler. Comme toutes les peurs, la peur du rejet ne survient pas seule. Si votre vie est figée par une peur irrationnelle, il est temps de consulter un professionnel pour vous aider à ouvrir la voie. Le plus tôt vous reprendrez le contrôle, le plus tôt cette peur cessera de contrôlera votre vie.