La fibrillation auriculaire (FAB) est l’arythmie cardiaque la plus courante. Les chambres supérieures, ou oreillettes, du cœur battent très rapidement et de façon désynchronisée, ce qui entraîne un frémissement, ou fibrillation, des parois cardiaques. Les mécanismes précis qui contribuent à la fibrillation auriculaire ne sont pas complètement compris, mais elle est fortement associée à d’autres maladies cardiovasculaires.
La fibrillation auriculaire peut être classée en trois catégories : paroxystique (durée inférieure à 7 jours), persistante (durée supérieure à 7 jours) ou permanente (durée supérieure à 1 an). La majorité des épisodes se résorbent en moins de 24 heures. Les douze causes de la fibrillation auriculaire comprennent…
1. La maladie coronarienne
La maladie coronarienne (MC) désigne le rétrécissement ou l’obstruction des artères du cœur. C’est la cause la plus fréquente de décès chez les hommes et les femmes aux États-Unis. La cause la plus fréquente de la coronaropathie est l’athérosclérose, c’est-à-dire le dépôt de cholestérol et de graisse sur la paroi interne des artères. Elle prive le muscle cardiaque de son approvisionnement en sang et provoque un manque d’oxygène, ce qui entraîne une douleur thoracique, ou angine de poitrine, et finalement une crise cardiaque.
On pense que la coronaropathie contribue à l’apparition de la fibrillation auriculaire en raison du manque d’oxygène, ou ischémie, des oreillettes (chambres supérieures du cœur). Par conséquent, une stratégie clé dans le traitement de la fibrillation auriculaire est l’administration d’une classe de médicaments appelés inhibiteurs calciques. Ces médicaments provoquent la relaxation et l’élargissement des artères, ce qui augmente l’apport d’oxygène aux cellules du muscle cardiaque qui en manquent.
2. Hypertension artérielle
L’hypertension, ou pression artérielle élevée, signifie que la pression du sang dans les artères d’une personne est supérieure à la normale. La pression sanguine mesure la force du sang qui pousse contre les parois artérielles. Dans la plupart des cas, la cause de l’hypertension est inconnue. La pression artérielle est exprimée par deux chiffres, par exemple 110/80. Le chiffre du haut représente la pression sanguine systolique (lorsque le cœur se contracte), tandis que le chiffre du bas représente la pression sanguine diastolique (lorsque le cœur se relâche).
La contribution de l’hypertension au développement de la fibrillation auriculaire est le remodelage et l’élargissement des oreillettes, qui sont induits par des pressions artérielles anormalement élevées. Une pression artérielle normale est de 120/80. Le diagnostic de l’hypertension prend en compte non seulement la pression artérielle, mais aussi l’âge. Chez les personnes de moins de 60 ans, l’hypertension est définie par une pression artérielle supérieure à 140/90. Chez les personnes âgées de plus de 60 ans, l’hypertension est définie comme une pression artérielle supérieure à 150/90.
3. Défauts cardiaques congénitaux
Les malformations cardiaques congénitales désignent les problèmes structurels résultant d’une formation anormale du cœur ou des principaux vaisseaux sanguins. Le terme “congénital” fait référence à un état présent à la naissance. Au moins 35 types de malformations cardiaques congénitales ont été décrits. Dans certains cas de malformations cardiaques congénitales, l’hérédité ou des troubles génétiques tels que le syndrome de Down peuvent jouer un rôle. Dans la plupart des cas, aucune cause évidente n’est identifiée. La plupart des malformations cardiaques congénitales doivent être corrigées par voie chirurgicale.
On pense que le rôle des malformations cardiaques congénitales dans le développement de la fibrillation auriculaire est centré sur le remodelage et l’élargissement de l’oreillette gauche, qui sont induits par des pressions artérielles anormalement élevées. Les adultes ayant des antécédents de malformations cardiaques congénitales et souffrant actuellement de fibrillation auriculaire présentent des dilemmes thérapeutiques, car ils ne répondent pas à tous les traitements traditionnels de la fibrillation auriculaire. En outre, il est particulièrement difficile de prévenir les récidives de fibrillation auriculaire chez les personnes chez qui une malformation cardiaque congénitale a déjà été diagnostiquée.
4. Cardiopathie rhumatismale
La cardiopathie rhumatismale est une complication du rhumatisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire aigu est une maladie inflammatoire qui se développe à la suite d’une angine streptococcique non traitée. L’angine streptococcique est une maladie infectieuse causée par des bactéries streptocciques. Elle est une cause fréquente de maux de gorge chez les enfants et les adolescents. Il est impératif de diagnostiquer et de traiter rapidement l’angine streptococcique avec des antibiotiques pour prévenir les complications telles que le rhumatisme articulaire aigu et la cardiopathie rhumatismale.
Le rôle de la cardiopathie rhumatismale dans le développement de la fibrillation auriculaire est médié par l’inflammation chronique causée par le rhumatisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire aigu est rare aux États-Unis, mais reste courant dans les pays en développement. La cardiopathie rhumatismale représente un dommage permanent au cœur causé par le rhumatisme articulaire aigu. La zone la plus fréquemment touchée est la valve mitrale, qui se situe entre les deux cavités gauches du cœur. La valve mitrale endommagée augmente le risque de développer une fibrillation auriculaire.
5. Péricardite
La péricardite est une inflammation du péricarde, c’est-à-dire de la fine membrane qui entoure le cœur. La maladie peut être aiguë (de courte durée) ou chronique (de longue durée). Les causes de la péricardite sont nombreuses. La plupart des cas de péricardite sont dus à une infection virale, mais elle peut également être causée par une infection bactérienne, fongique ou parasitaire. Les maladies auto-immunes que sont le lupus, la sclérodermie et la polyarthrite rhumatoïde peuvent parfois provoquer une péricardite. Enfin, une crise cardiaque ou une chirurgie cardiaque peuvent être compliquées par une péricardite.
Le rôle de la péricardite dans le développement de la fibrillation auriculaire est médié par une inflammation chronique, qui affecte finalement les oreillettes du cœur. L’inflammation chronique due à la péricardite entraîne une cicatrisation et une calcification de la membrane entourant le cœur, ce qui entraîne une complication appelée péricardite constrictive. Cette complication affecte la capacité de pompage du cœur. La péricardite constrictive augmente également la probabilité de développer une fibrillation auriculaire.
6. Hyperthyroïdie
L’hyperthyroïdie est une affection médicale caractérisée par une production excessive d’hormones thyroïdiennes par la glande thyroïde. On parle souvent d’une thyroïde hyperactive. La thyroïde est une petite glande en forme de papillon située à l’avant du cou et qui régit le métabolisme d’un individu. En raison de l’excès d’hormones, la thyroïde accélère le métabolisme, ce qui entraîne des symptômes tels que la perte de poids, l’accélération du rythme cardiaque, l’anxiété, l’augmentation de l’appétit, la fatigue, l’intolérance à la chaleur, les globes oculaires saillants et une hypertrophie de la glande thyroïde.
L’hyperthyroïdie contribue au développement de la fibrillation auriculaire en raison du stress métabolique, notamment l’augmentation de la fréquence cardiaque qui entraîne une privation d’oxygène (ischémie) dans les oreillettes. Il s’agit de la complication cardiaque la plus courante de l’hyperthyroïdie. Une étude publiée dans le British Medical Journal a révélé une association étroite entre l’augmentation de l’activité thyroïdienne et le risque de développer une fibrillation auriculaire. En d’autres termes, l’hyperthyroïdie (augmentation de l’activité thyroïdienne) entraîne un risque élevé de fibrillation auriculaire.
7. Le diabète sucré
Le diabète sucré est une maladie chronique qui entraîne une hyperglycémie, c’est-à-dire un taux élevé de glucose (sucre) dans le sang. Il existe trois grands types de diabète sucré : le type 1, le type 2 et le diabète gestationnel (induit par la grossesse). La maladie résulte d’une carence en insuline ou d’une insensibilité de l’organisme aux actions de l’insuline. L’insuline est une hormone (messager chimique) produite par le pancréas qui agit pour réduire la glycémie en favorisant l’absorption du glucose par les cellules de l’organisme.
Selon les chercheurs, le diabète sucré pourrait contribuer au développement de la fibrillation auriculaire en entraînant une inflammation des oreillettes (chambres supérieures du cœur). Il semble que le diabète sucré soit un facteur de risque indépendant pour le développement de la fibrillation auriculaire. En d’autres termes, il peut être une cause directe de la fibrillation auriculaire. Une étude publiée dans le Journal of the American College of Cardiology a conclu que les femmes souffrant de diabète de type 2 avaient presque deux fois plus de risques de développer une fibrillation auriculaire que les femmes ne souffrant pas de cette maladie chronique.
8. Apnée obstructive du sommeil
Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est une maladie chronique qui entraîne l’arrêt de la respiration pendant le sommeil. La pause respiratoire est due à l’obstruction intermittente des voies respiratoires menant aux poumons. La pause dure quelques secondes et peut se produire des centaines de fois pendant le sommeil. De nombreuses personnes ignorent qu’elles souffrent de SAOS. Le SAOS diminue la qualité du sommeil et de nombreuses personnes se plaignent de fatigue et de somnolence pendant les heures d’éveil.
On pense que la contribution de l’apnée obstructive du sommeil au développement de la fibrillation auriculaire prend la forme d’un remodelage et d’un élargissement des oreillettes, qui résultent de pressions sanguines anormalement élevées. Cette maladie est un facteur de risque indépendant du développement de la fibrillation auriculaire, ce qui peut en faire une cause directe de l’Afib. L’étude Sleep Heart Health Study menée par la Case Western Reserve University a conclu que les personnes souffrant de SAOS étaient quatre fois plus susceptibles de développer une fibrillation auriculaire que celles qui n’en souffraient pas.
9. Stimulants
Les stimulants sont utilisés pour augmenter la vigilance, l’attention et l’énergie. Les stimulants peuvent être trouvés dans une grande variété d’articles. La caféine est probablement le stimulant le plus connu et se trouve dans les sodas, le café, le thé, le chocolat, les boissons et les capsules énergétiques. Les médicaments en vente libre contre le rhume, la toux et les sinus contiennent de la pseudoéphédrine. La nicotine est obtenue par la consommation de produits du tabac. Les stimulants sont le principal ingrédient de certaines pilules amaigrissantes. Les drogues récréatives comme la cocaïne et les méthamphétamines sont des stimulants.
On pense que la contribution des stimulants au développement de la fibrillation auriculaire est un excès de catécholamines, qui sont des hormones produites par les glandes surrénales situées au-dessus des reins. Les catécholamines sont libérées en réponse au stress et augmentent la pression artérielle, la fréquence respiratoire et la fréquence cardiaque. La popularité croissante des boissons énergisantes, en particulier chez les adolescents en bonne santé, et le développement de l’Afib suscitent des inquiétudes. Cette association est mise en évidence dans un article paru en janvier 2011 dans le Journal of Medical Case Reports.
10. Maladie pulmonaire obstructive chronique
La bronchopneumopathie chronique obstructive, ou BPCO, est une maladie pulmonaire courante. Il existe deux formes principales de BPCO : l’hémophilie et la bronchite chronique. La majorité des personnes atteintes de la maladie présentent une combinaison des deux formes. Le tabagisme est la principale cause de la BPCO. La maladie rend la respiration difficile et l’essoufflement est l’un des principaux symptômes. La BPCO est une maladie progressive, ce qui signifie qu’elle s’aggrave avec le temps.
On pense que la contribution de la BPCO au développement de la fibrillation auriculaire est une conséquence du remodelage auriculaire. Le tabagisme, les faibles niveaux d’oxygène et l’inflammation contribuent tous à ce phénomène. La BPCO est un facteur de risque indépendant pour le développement de la fibrillation auriculaire, ce qui signifie qu’elle peut être une cause directe de cette arythmie. Un article de synthèse publié dans l’édition de janvier 2016 de Chronic Obstructive Pulmonary Disease : Open Access met en évidence l’association entre ces deux maladies.
11. Embolie pulmonaire
L’embolie pulmonaire (EP) désigne les caillots de sang dans les poumons. Il s’agit d’une complication potentiellement mortelle de la thrombose veineuse profonde (TVP), qui est un caillot sanguin provenant généralement des veines profondes de la zone du mollet de la jambe et se déplaçant vers les poumons. L’embolie pulmonaire survient chez environ 60 à 80 % des personnes chez qui une TVP a été diagnostiquée. Il s’agit de la troisième cause de décès chez les personnes hospitalisées.
La contribution de l’embolie pulmonaire au développement de la fibrillation auriculaire est le remodelage et l’élargissement des oreillettes, qui sont induits par des pressions sanguines anormalement élevées. Une étude publiée dans le Journal of Thrombosis and Hemostasis n’a trouvé aucune relation de cause à effet entre la fibrillation auriculaire et l’EP. Cette même étude a également mis en évidence une forte tendance qui pourrait suggérer une association entre l’EP et l’Afib.
12. Abus d’alcool
L’alcool peut être une substance qui crée une dépendance. L’abus d’alcool est un mode de consommation qui interfère avec les activités quotidiennes d’une personne. Il s’agit d’un diagnostic très courant et les États-Unis signalent plus de 3 millions de cas par an. Les personnes chez qui l’on a diagnostiqué un abus d’alcool ont un grave problème de consommation d’alcool, mais ne sont pas encore dépendantes de l’alcool. Les personnes chez qui l’on a diagnostiqué un abus d’alcool peuvent, à un moment donné, devenir dépendantes de l’alcool.
La contribution de l’abus d’alcool au développement de la fibrillation auriculaire réside dans son rôle de facteur de stress métabolique. La sagesse conventionnelle associe une forte consommation d’alcool à un risque accru de développer une fibrillation auriculaire. Une étude publiée dans le Journal of the American College of Cardiology a conclu que même une consommation modérée d’alcool est associée au développement de la fibrillation auriculaire. Une consommation modérée d’alcool peut être définie comme ne dépassant pas un verre par jour pour une femme et deux verres par jour pour un homme.